Type et date de soutenance

Vers une éthique de tournage endogène : enquête sur trois documentaristes autochtones taïwanais»

Skaya Siku

 Cette thèse a été dirigée par Jean-Paul Colleyn (EHESS) et Tai-Li Hu (Academia Sinica)

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Résumé

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À partir des années soixante-dix, c’est à travers la pratique des médias audiovisuels que les activistes autochtones des Amériques, de l’Afrique et de l’Australie participent de la vague du mouvement global de la décolonisation. En 1978, la conférence internationale d'anthropologie de Wenner-Gren souligne l’amorce d’une réflexion théorique menée à propos de l'anthropologie « native ». Dès lors, les médias et les documentaires produits par les peuples autochtones émergent progressivement au sein des études en anthropologie visuelle. Jusqu’aux années quatre-vingt, les autochtones des États-Unis, du Canada et d’Australie ont progressivement réussi à élaborer leur propre réseau médiatique alors qu’à Taïwan, il faudra attendre l’abrogation de la loi martiale en 1987, pour que le mouvement pour les droits autochtones s’impose à l’autre bout du monde.  En 1996, encouragés par l’avancement de la caméra légère, les autochtones taïwanais ont commencé à lutter pour la défense des droits des autochtones, travaillant ainsi à leur propre « mise en image ». Bien que la distance à la fois politique, linguistique et géographique, ait ralenti la participation des activistes taïwanais à la vague internationale de la décolonisation, aujourd’hui les militants s’engagent de manière suivie pour la lutte à l'auto-détermination et la résistance culturelle des peuples autochtones.   Inscrite dans le cadre de l’anthropologie visuelle autochtone,  cette thèse propose une analyse réflexive basée sur les démarches et investigations de Mayaw Biho, Pilin Yapu, et Si Yabosokanen, trois importants documentaristes autochtones taïwanais. Forts des production et diffusion de leurs documentaires, en même temps qu’encouragés par le mouvement social autochtone, ils contribuent tous trois à promouvoir la révélation d’une identité collective en lien avec la réinvention de la tradition.   Cette recherche m’aura permis de mettre en évidence les contradictions auxquelles sont confrontés les réalisateurs lorsqu’ils filment au sein des  tribus. À travers la réflexion de ces trois réalisateurs, celle de la chercheuse autochtone que je suis, cette thèse réexamine les questions éthiques soulevées dans le domaine de l’anthropologie visuelle. La découverte des enjeux de l’autoreprésentation permettra d’ouvrir un regard nouveau sur le concept de « l'anthropologie partagée » envisagé en lien avec sa méthodologie. Un partage que nous nous proposons de réexaminer à travers une réflexion approfondie en regard d’une éthique de tournage, dite « endogène ».

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Jury

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  • Jean-Paul Colleyn, (directeur de thèse), EHESS
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  • Eric Wittersheim, EHESS
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  • Fiorella Allio, CNRS
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  • Erwan Dianteill, Université Paris Descartes
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  • Christophe Falin, Université de Paris 8
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  • Yves Goudineau, EFEO
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  • Thierry Roche, Université d'Aix-Marseille
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