Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Les identités urbaines des romanciers parisiens de l'après-guerre jusqu'à l'extrême contemporain

Clara Zgola

Résumé

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Ce travail, consacré à la création littéraire contemporaine en milieu urbain, développe la thèse qui suit : les mutations de Paris au cours de la seconde moitié du XXe siècle et au debout du XXIe siècle, période qui correspond à la perte du statut de la ville-capitale culturelle du monde, au cloisonnement structurel lié à la construction du boulevard périphérique et aux nombreux bouleversements de caractère mondialiste comme la révolution culturelle de Mai 68, les processus de gentrification, ou encore de muséification, ont induit de nouvelles formes de vie, mais aussi l’émergence de pratiques urbaines et de stratégies d’écriture inédites en lien avec celles-ci. Or, le vocabulaire analytique appliqué par les études littéraires, d’un côté, celui du modernisme, de l’autre côté, celui du postmodernisme, se révèle en partie inadéquat par rapport à cette création récente, datant pour la plupart du XXIe siècle et très diversifiée en matière de formes et de supports. Cette production s’avère attachée à l’investigation de type scientifique, nous pensons à l’hybridation des savoirs dans la continuité du tournant spatial et autoréflexif qui s’est manifesté en sciences sociales, au développement de l’environnement numérique et à la reconfiguration du contexte mass-médiatique, qui ont profondément bouleversé le champ littéraire français. Différents niveaux d’analyse se sont avérés indispensables à notre travail. Pour mener à bien cette étude, nous avons ainsi accordé l’attention à la fois aux entretiens avec les écrivains, à l’interprétation de leurs pratiques et des sources documentaires qui en attestent le déroulement, ainsi qu’aux textes littéraires. Dans cette intention, nous avons choisi un livre-projet paradigmatique du style, de l’approche, de la méthode, de la thématique et de la période de prédilection de chacun des auteurs (C. Arnaud, O. Rolin, H. Bleskine, F. Cusset, B. Duteurtre, N. Bouraoui, J. Sorman, M. Sonnet, R. Robin, L. Sebbar, A. Savelli, B. Guillot, J. Truong, J. Cornuault, R. Zylberman, T. Clerc, H. Millerand, P. Le Guillou, G. Gavarry, V. Ulive-Schnel, P. Král, A.-L. Milne, J. Kahane) et nous nous en sommes servi comme d’une porte d’entrée vers sa démarche créative ayant trait à la « ville vécue ». La thèse est constituée d’une introduction, de quatre chapitres et d’une conclusion avec une bibliographie à la fin. Le premier chapitre interroge les pratiques insurrectionnelles et les poétiques de la révolte. Il met en lumière les créations liées au Situationnisme, au Mai 68 et à la « génération Palace ». Le second chapitre est dédié à l’écriture en route et en partage issue de la fréquentation des gares et du réseau métropolitain. Sont analysées les productions in situ et en immersion, la littérature numérique et expérimentale. Le troisième chapitre introduit la notion de « micro-polis », y sont interprétées les stratégies qui consistent à archiver le quotidien d’un quartier. Enfin, le quatrième chapitre passe en revue les explorations menées par un étranger dans la ville (de la métropole postcoloniale à la ville-monde) et interroge les « écritures impliquées », ainsi que la notion de la citoyenneté urbaine qu’elles développent. En effet, au cours de notre analyse nous avons défendu la thèse selon laquelle les pratiques littéraires peuvent être conçues, exécutées et considérées comme une manière particulière d’habiter une ville donnée.

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Jury

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  • Mme Annick Louis (Directrice de thèse), Université de Reims
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  • Mme Agnieszka Karpowicz (Directrice de thèse), Université de Varsovie (Pologne)
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  • Mme Judith Lyon-Caen, EHESS
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  • M. Lionel Ruffel, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
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  • M. Tomasz Swoboda, Université de Gdansk (Pologne)
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