Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Le spectacle de la dévotion. Le sanctuaire de la Madone des Grâces de Mantoue : image votive et représentation (XVe-XVIIe siècles)

Valeria Motta

Résumé

,

Cette thèse s’intéresse aux processus de production de l’image votive à travers l’étude d’un ensemble de sculptures conservées dans le Sanctuaire de la Madone des Grâces de Curtatone, proche de Mantoue. L’extraordinaire apparat votif que l’on peut y admirer est constitué de cinquante-trois effigies polychromes et polymatheriques, datant pour la plupart du XVIe siècle, représentant le donateur grandeur nature, et pourvues d’accessoires réels (vêtements, cordes, objets dévotionnels…). Ces figures sont disposées dans des niches au sein d’une structure architecturale en bois totalement couverte d’ex-voto anatomiques en cire. Les documents concernant les effigies du sanctuaire de Curtatone sont considérés en rapport à d’autres rares témoignages de cette pratique en Italie. Cette analyse nous permet de réfléchir au rapport qui relie l’objet au donateur, en indiquant qu’il ne s’agit pas précisément de représentations tridimensionnelles de la figure humaine mais d’objets constitués physiquement par le lien votif et qui impliquent des interrogations complexes. Une réflexion de nature anthropologique s’est donc imposée en considérant non seulement le procédé qui préside à leur réalisation mais aussi leur utilisation rendue possible grâce à l’ambiguïté de la représentation et au concept de vraisemblance, qui imprègne la société européenne occidentale qui a élaboré une véritable culture du simulacre. Outre les effigies votives, ce travail prend également en compte les autres éléments qui composent le sanctuaire des Grâces : l’architecture scénographique qui accueille les sculptures, la décoration d’ex-voto en cire qui y sont accrochés, les inscriptions en rimes qui accompagnent les effigies, la fresque florale de la voûte. La portée de ce travail est de démontrer comment ce scénario votif présente une dimension qui dépasse la simple illustration du miracle. Ce dispositif nous oblige à réfléchir sur la dimension plurielle et dynamique propre aux images, qui concerne le rôle de la représentation dans les pratiques dévotionnelles de l’époque moderne (XVe-XVIIe siècles), la capacité que ces sculptures ont de susciter des réactions sur l’observateur et leur fonction à l’intérieur d’un réseau complexe de relations sociales et d’échanges symboliques qui renvoient à la famille Gonzague et à l’ordre franciscain qui gérait à l’époque le sanctuaire.

,

 

,

Jury

,
    ,
  • M. Giovanni Careri (Directeur de thèse), EHESS
  • ,
  • M. Augusto Gentili (Directeur de thèse), Université Ca’ Foscari / Venise
  • ,
  • Mme Lucia Corrain, Universita di Bologna
  • ,
  • M. Ralph Dekoninck, Université catholique de Louvain (Belgique)
  • ,
  • M. Pierre-Antoine Fabre, EHESS
  • ,
Partager ce contenu