Théâtres du monde. Fabriques de la nature en Occident
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Théâtres du monde. Fabriques de la nature en Occident

Editions La Découverte
Lien(s) externe(s) La Découverte
ISBN 13 9782348082887

Une machine organisant l'intégralité des savoirs, une île entièrement contrôlée par les techniques humaines, une théorie expliquant tout ce qui semble incompréhensible : les inventions des premiers modernes sont des tentatives de totalisation, des dispositifs matériels ou spéculatifs pour tenter de saisir ce qui nous échappe – les puissances de la nature, la multiplicité des êtres.

Mettre le monde au creux de sa main, dans sa pensée ou sur une scène sont des manières de ramener l'immense à notre mesure. Confrontés à un monde qui n'a plus ni bornes ni centre, les philosophes, artistes et savants du XVIIe siècle inventent des petits théâtres pour échapper au vertige. Dans des lieux imaginaires ou réels, ils fabriquent la " nature " – cette singulière conception d'une scène séparée de la scène humaine, peuplée de forces incontrôlables qu'il faut apprivoiser, imiter, voire maîtriser pour pouvoir ensuite les mettre au service des puissants. C'est là que s'invente en partie l'étrange cosmologie des modernes.

En observant l'intrication étroite entre les scènes esthétiques, scientifiques et politiques au tournant du XVIe et du XVIIe siècle, cette enquête envisage la rupture de la modernité occidentale et son épuisement à partir de quelques-uns de ses lieux et artefacts. La Terre reste insaisissable sans les outils, organon, images, scènes et récits que nous ne cessons de fabriquer. On peut aujourd'hui tenter de les réinterpréter, non comme les responsables de nos dérives anthropocéniques, mais comme des petits mondes clos pour tenter d'habiter le chaos du monde. 

Frédérique Aït-Touati est historienne des sciences, chercheuse au CNRS et metteure en scène. Elle est spécialiste de littérature comparée et d'histoire des sciences. Ancienne élève de l'École normale supérieure (ENS-LSH), agrégée de lettres modernes, docteur en littérature comparée (Paris IV, 2008) et diplômée de l'université de Cambridge, elle a enseigné à l'université d'Oxford de 2007 à 2014 avant de travailler au CNRS. Ses recherches portent sur les liens entre la littérature et la science à l'âge classique. Elle a également développé avec Bruno Latour différentes formes d'écritures théâtrale et performative.

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