Type d'actualité et date de publicationHommage

Hommage à Catherine Velay-Vallantin (1950-2024)

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Catherine Velay-Vallantin
Catherine Velay-Vallantin

Catherine Velay-Vallantin était spécialiste des contes et du colportage aux époques modernes et contemporaine. Maîtresse de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris) depuis 1990, jusqu’à sa retraite, elle s’était formée dans les études littéraires à la Sorbonne, où elle a fait sa thèse. Situées entre l’histoire et la littérature, deux disciplines dont elle a montré l'articulation constitutive, ses recherches relèvent d’une véritable interdisciplinarité, raison pour laquelle elle a pu les développer à l'EHESS, où elle a d’abord fait partie du Centre de Recherches Historiques, puis du Centre de recherches sur les arts et le langage. Ses travaux ont contribué à dégager la notion de patrimoine de toute revendication à caractère nationaliste, et permis de saisir les œuvres dans leur contexte, en étudiant leurs appropriations, leur recyclage et leur circulation entre différents pays et langues. À partir du réexamen des notions de « culture populaire » et de « culture lettrée », et des rapports entre les deux, sa méthode permet d’abandonner définitivement la tradition de l’analyse littéraire qui isole le texte, pour le resituer dans son contexte, sans pour autant renoncer à la rigueur de l’analyse. Catherine Velay-Vallantin fait partie des spécialistes qui s’engagèrent dans la contextualisation du texte et du conteur, dans la mise en perspective du conte dans ses différentes réalisations, ainsi que dans l'étude des rapports entre texte et image. Passionnée par la question des usages sociaux et politiques du conte, elle chercha récemment à savoir quelle édition des contes de Perrault avait choisi Brigitte Macron pour l'offrir à Camila Parker Bowles lors de sa visite officielle en France.


Comme l'affirme Roger Chartier dans sa préface à Fortunatus, publié en 2023, cet ouvrage, résultat d’une longue recherche, est une véritable « leçon de méthode ». En tant qu'animatrice du séminaire « Histoire des contes », Catherine Velay-Vallantin se consacra à la formation à la recherche avec une extrême générosité. Le séminaire bénéficiait de sa personnalité exubérante et de son sens de l'humour, tout comme d'une mise en scène soignée de sa personne, et d’une méthode d’enseignement qui empruntait à la structure du conte. Elle faisait preuve d'une volonté de partager et d'échanger avec les étudiants, de les former et de les informer, tout en les aidant à trouver leur propre voie. Son séminaire fut un véritable lieu d’interdisciplinarité, car elle ne se laissa jamais distraire par des considérations thématiques. Elle encadra notamment une série de travaux sur les éditions pour jeunesse destinées au secondaire et sur l'histoire du livre pour enfants et jeunes lecteurs.


Parmi ses ouvrages se comptent : Fortunatus - Itinéraire d'un roman protestant dans la librairie des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Classiques Garnier, 2023 ; Le Conte populaire en France, anthologie critique de contes dirigée en collaboration avec François Flahault, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2012 ; L'Histoire des contes, Paris, Fayard, 1992, 359 pages ; La fille en garçon, Carcassonne, Garae/Hesiode, 1992, 241 pages. Parmi ses articles, on peut citer : « Daniel Fabre et le conte : ‘Écriture d'une différence’ », Écrire les écritures. Hommage à Daniel Fabre, sous la direction de Roger Chartier et Christian Jouhaud, L'atelier du Centre de Recherches historiques, CRH, Paris, novembre 2017, p. 69-89. ; « Le Chat Botté dans l’Angleterre du XVIIIe siècle : « The infinite cat project », Féeries. Etudes sur le conte merveilleux XVIIe-XIXe siècle, Université Stendhal-Grenoble 3, n° 8, 2011, pp. 135-154 ; « Charles Perrault, la conteuse et la fabuliste : « l’image dans le tapis », Féeries. Etudes sur le conte merveilleux XVIIe-XIXe siècle, Université Stendhal-Grenoble 3, n° 7, 2010, pp. 95-121 ; « Revisiter le conte en politique : la chasse sauvage des soldats inconnus », Ethongraphies.org (publié en novembre 2013) ; « J.R.R. Tolkien et le conte de fées : enchantements et pouvoirs théologiques », Etnographies.org, (publié en novembre 2013).

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