Présentation du Cehta

Présentation

Fondé en 1992 par Hubert Damisch, Le CEHTA, Centre d'Histoire et de Théorie des Arts est associé au Centre de recherche sur les arts et le langage - CRAL, dans l'unité mixte de recherche UMR 8566. Le centre a été intégré à l’INHA depuis la fondation de cet institut et participe activement à ses activités, en y organisant des séminaires, des colloques et des conférences. La démarche qui caractérise le centre vise essentiellement à définir les conditions d’une articulation aussi rigoureuse que possible entre la recherche historique et la réflexion théorique dans le champ des études sur l’art. S’appliquant à l’art, la notion même d’histoire en appelle en effet à des développements qui ne prennent eux-mêmes tout leur sens que pour autant qu’ils s’inscrivent dans une perspective à la fois temporelle et comparative. Autant qu’histoire, l’art est, en son fond, théorie : une pensée trouve à s’y exercer, qui ne se laisse pas réduire aux mesures de la pensée verbalisée. Mais son domaine ne se laisse pas davantage isoler de ceux qui lui sont connexes (mythes et religions, sciences, littératures, artisanats, musiques, fêtes, spectacles, etc.). Avec eux il entretient des relations complexes et qui varient selon les époques et les systèmes de représentation et d’expression visuelle. C’est dans cette optique que les séminaires de Stéphane Breton, Giovanni Careri, Emanuele Coccia, Georges Didi-Huberman, André Gunthert, Anne Lafont, Rémi Labrusse se reconnaissent dans l’idée de « Recherches interdisciplinaires ».

Les travaux de recherche menés au CEHTA sont en effet orientés par une démarche qui, en croisant les disciplines, ne limite pas aux questions classiquement posées aux œuvres d’art par l’histoire de l’art. Cette démarche, à la fois critique et constructive, aboutit à la production « d’objets théoriques », à savoir des objets dont la pensée peut s’éclairer à partir de points de vue anthropologiques, psychanalytiques ou philosophiques, sans pour autant perdre leur singularité ni leur historicité.

Depuis son installation au sein de l’Inha en 2002, le centre a connu un accroissement considérable de ses activités scientifiques. Nous disposons notamment d’un espace commun équipé, utilisé pour les groupes de recherche, dédié aux étudiants et aux doctorants. Le centre compte actuellement une quarantaine de doctorants et dix membres associés, parmi lesquels Pierre-Antoine Fabre (Cesor) et Pierre Olivier Dittmar (Anhima), qui y déploient une partie de leur activité.

Trois axes de recherches fondamentaux caractérisent notre approche actuelle.

Un premier axe concerne le « sensible », entendu comme objet d’étude ethnographique et comparatif mais aussi comme modalité de la connaissance et de la création, dans des domaines aussi divers que le cinéma documentaire et l’ensemble des arts visuels, y compris ceux qu’on désigne comme « décoratifs ». Un aspect important de cet axe concerne l’objet, conçu dans la singularité sensible de sa substance matérielle autant que dans l’histoire de ses déplacements entre des aires culturelles diverses, avec les implications idéologiques, coloniales et post-coloniales, que ces transferts comportent. De la dimension propre à l’objet relèvent également les travaux sur « l’objet théorique » : à savoir une œuvre ou une série d’œuvres dont la dimension réflexive produit une forme de pensée sensible produite tant par la matière que par la forme et le sens. Cette approche par le sensible est étroitement liée à l’étude de la dimension affective et efficace du travail des images et à une réflexion sur les formules gestuelles qui en sont l’expression.

Un deuxième axe de recherche a comme objet le « vivant » sur la longue durée. Cette question se décline depuis le modèle biblique de l’Arche de Noé et dans la complexité d’interprétations textuelles et visuelles, médiévales et modernes. L’animalité commune à l’homme et à l’animal, comme instrument pour penser des formes diverses d’humanité, est au centre de cette enquête qui rejoint la question du sensible, sous une forme spécifique.

Un troisième axe de recherche est centré sur la condition contemporaine de notre relation à l’image et sur son ancrage dans le dix-neuvième siècle. La massification des images documentaires, la médiation et les formes de la circulation de ces images sont au cœur de ce questionnement qui est par ailleurs étendu à d’autres aspects de ce qu’on nomme la modernité, saisie comme condition historique : s’y déploient, entre autres, le rapport à l’altérité temporelle (la préhistoire) et géographique (l’exotisme), la muséification des arts, les tensions entre art et industrie, la relevance esthétique et sociale de la mode.

Rejoindre le Cehta

Vous souhaitez rejoindre le CEHTA? Selon votre statut ou votre projet, nous vous présentons les différents dispositifs de recrutement et de participation au projet scientifique de notre centre.

Histoire & Figures

Le Cehta a été fondé par Hubert Damisch. Louis Marin et Jean-Claude Bonne ont été les premiers membres du centre. Georges Didi-Huberman, Daniel Arasse, François Lissarrague, Jacques Aumont, Éric Michaud, André Gunthert et Giovanni Careri les ont rejoints pendant les années 90. Ces dernières années, Emanuele Coccia, Anne Lafont, Stéphane Breton, Rémi Labrusse ont également rejoint le centre.

Hubert Damisch - Louis Marin

Ouverture internationale

Le Centre d’Histoire et Théorie des Arts de l’École des Hautes Études en Sciences sociales (CEHTA) est un lieu d’échanges féconds entre l’histoire de l’art et l’ensemble des sciences humaines. Son intitulé renvoie au propos de son fondateur selon lequel « on ne saurait faire de l’histoire qu’au prix de quelques théories, et de la théorie qu’au prix de beaucoup d’histoire ». Son rayonnement international repose sur la diffusion et sur les nombreuses traductions des ouvrages de ses membres, ainsi que sur les liens avec des chercheurs étrangers régulièrement invités par le centre. Parmi ceux-ci, il convient de citer Michael Fried, Rosalind Krauss, Victor Stoichita et Hans Belting pour évoquer certains travaux proches de nos directions de recherche : les relations entre l’histoire de l’art, la psychanalyse et la théorie du langage ; l’épistémologie de l’histoire de l’art et l’histoire ; l’anthropologie et l’archéologie de la modernité.