Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Lieu de savoir, lieu de pouvoir. Le laboratoire narratif de l'île dans la littérature Européenne d'après-guerre

Ioana-Raluca Andreescu

Résumé

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Dans la littérature européenne insulaire de l'après-guerre, notamment dans les réécritures de Robinson Crusoé, l'île crée les conditions d'un laboratoire en sciences sociales. Elle révèle ainsi un topos au croisement de l'imaginaire et de la géographie, qui interroge des enjeux socio-politiques constitutifs de la société d'après-guerre. Cette recherche porte sur la littérature îlienne parue entre 1954 et 1982 en Europe occidentale, avec des oeuvres telles que Island de Aldous Huxley (1962), Vendredi ou les limbes du Pacifiques de Michel Tournier (1971) ou encore Un homme obscur de Marguerite Yourcenar (1982). Dans un mélange inédit de fiction et de mémoire collective, les romans d'île d'après-guerre sont porteurs des fonctions esthétiques, cognitives et mentales. Ces oeuvres sont traversées par les préoccupations qui accompagnent, au sortir de la guerre, les changements de perception de la nation, du temps social, de la maîtrise de l'espace, de l'identité telle que perçue dans l'imaginaire européen. Dans les récits, les personnages principaux y sont tous marqués par une rupture intérieure : leurs idées, leurs principes de vie, la civilisation même sont redéfinis, sinon radicalement transformés. Le plus souvent, la littérature îlienne d'après-guerre révèle une évidente inscription historique, articulant des enjeux socio-politiques d'un nouveau régime d'historicité, ainsi qu'une dimension imaginaire qui révèle un désir d'évasion et une projection d'un ailleurs rêvé.

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Jury

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  • Annick Louis (directrice de thèse), Université de Reims
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  • Jean-Louis Fabiani (co-directeur), EHESS
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  • Etienne Anheim, EHESS
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  • Emmanuel Bouju, Université Rennes 2
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  • Pierre Lassave, CNRS
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  • Jean-Christophe Marcel, Université de Bourgogne
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