Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

La normativité de la signification

Charles Groulier

Résumé

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Les mots peuvent être utilisés correctement ou non. Qu’un mot ait été utilisé correctement dépend de ce qu’il signifie. On peut exprimer cette idée en disant que la signification d’un mot est une règle ou une norme pour son usage correct, ou encore que, si l’on souhaite utiliser correctement un mot, alors on doit l’utiliser d’une certaine façon. Les termes « règle », « norme », « correction » et « devoir », qui servent à formuler cette idée, sont à première vue des termes que les philosophes
qualifient de normatifs. L’objet de la présente étude est de déterminer en quel sens ces termes sont normatifs et pourquoi la notion de signification (de même que certaines notions apparentées, comme celle de concept) est une notion normative. Nous soutenons que les notions normatives renvoient à des phénomènes qui résistent à une description purement naturaliste, c’est-à-dire une description exploitant uniquement des concepts ayant leur place au sein des sciences naturelles. À la
suite de Wittgenstein et Kripke, nous montrons en quoi la dimension normative de la signification constitue un obstacle aux tentatives réductionnistes visant à expliquer la signification à partir de régularités ou de dispositions d’usage. Il s’agit aussi dans ce travail de montrer que la normativité de la signification possède une forme d’autonomie vis-à-vis d’autres types de normativité, tels que les normativités morale ou épistémique. Nous confrontons l’approche normativiste du langage aux
objections de Davidson, selon lesquelles les notions de règle, de convention et d’usage correct sont superficielles et dénuées de fondement philosophique. La conception normativiste est enfin située dans le cadre du débat entre individualisme et externalisme.

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Jury

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  • M. Pascal Engel (Directeur de thèse), EHESS
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  • M. Jérôme Dokic, EHESS
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  • M. Diego Marconi, Université de Turin
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  • M. François Recanati, Collège de France
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  • Mme Isidora Stojanovic, CNRS
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  • Mme Claudine Verheggen, York University Toronto (Canada)
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