La construction du commun dans le cinéma de Pedro Costa.

 

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Résumé

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À partir de l'analyse de la pratique cinématographique de Pedro Costa (1959), cinéaste portugais qui travaille depuis 1997 avec les habitants de Fontainhas et de Casal da Boba, deux quartiers populaires de la ville d'Amadora (située aux faubourgs de Lisbonne), cette thèse se propose d’examiner la possibilité de représenter une communauté et les enjeux d’un travail cinématographique axé sur l’idée de la construction d’un commun politique. Cette pratique cinématographique a la particularité de se développer dans la durée et d’organiser le travail de cinéma en accord avec les événements qui affectent la vie des habitants. De ce fait, ce sont ces derniers qui inventent et incarnent les histoires racontées dans les films : des êtres ordinaires situés aux marges de la société portugaise assument la responsabilité de construire, face à la caméra, le récit de leurs vies et de leurs mondes. En prenant en compte les caractéristiques spécifiques d'un cinéma produit dans un contexte précis, cette étude porte particulièrement sur l’élaboration de récits et la mise en scène de la parole pour interroger la manière dont, à travers ces processus, des êtres singuliers à voix multiples peuvent raconter des histoires collectives. Dans ce dessein, la pratique cinématographique de Pedro Costa est examinée en rapport avec celle d’autres cinéastes tels que Jean Rouch, Margarida Cordeiro et António Reis, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Les correspondances entre ces différents réalisateurs répondent à des contraintes économiques et à des choix spécifiques de leur part déterminés par une approche essentiellement politique de leur démarche. Par ailleurs, en examinant la proximité de Pedro Costa avec des cinéastes comme John Ford ou Jacques Tourneur à partir de remakes de leurs films, nous montrerons que, en faisant appel à une tradition cinématographique, ces reprises visent également à réactiver un contenu politique déjà présent dans les films choisis comme référence, notamment pour traiter de la colonisation portugaise et de l'immigration capverdienne.

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Jury

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• Annick Louis, (directrice de thèse), Université de Reims/CRIMEL - CRAL
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• Jean-Marie Schaeffer, EHESS, CNRS
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• Anthony Fiant, Université de Rennes 2
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• Jacques Rancière, CNRS
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• Dork Zabunyan, Université de Paris 8
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