Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Figurabilités des temps à l'heure du présentisme. Les scènes théâtrales européennes à l'épreuve de la transmission de l'historicité : Christoph Marthaler, Milo Rau, Thomas Ostermeier (1993-2017)

Jennifer Lauro Mariani

Jennifer Lauro Mariani

Résumé, Selon le philosophe Paul Ricœur, tant à la fin de "Temps et Récit III" que dans "La Mémoire, l’histoire, l’oubli", la véritable tâche d’une herméneutique de la condition historique, soucieuse de mettre en question les prétentions totalisantes du savoir historique et de comprendre à la fois en quoi la condition historique définit notre être même, serait de « penser l’histoire ». Partant de cette hypothèse, nous avons voulu interroger comment le théâtre se ferait témoin de la condition historique actuelle, à une époque dite présentiste ?  À travers une enquête sur trois metteurs en scène européens – Christoph Marthaler, Thomas Ostermeier et Milo Rau –, cette recherche interroge ainsi les moyens mis en forme par la création théâtrale depuis les années 1990 pour réagir aux difficultés à articuler un regard sur notre condition historique présente. En s’appuyant sur un large corpus de textes critiques d’histoire et d’historiographie, mais aussi sur une sélection d’études théoriques récentes traitant des mécanismes et enjeux de la représentation, cette enquête se concentre sur l’analyse d’une vingtaine de mises en scène, les appréhendant comme autant d’objets théoriques singuliers, à même de rendre perceptibles certaines stratégies poétiques et politiques développées ces trente dernières années. Par le recours à ces créations, ce travail se propose d’éprouver la persistance ou la mutation des énoncés postmoderne et postdramatique, au regard notamment d’une appréhension renouvelée de la notion de réalisme, mise en avant par certains de ces artistes. Si cette étude commence par remettre en perspective historiquement ces questions et l’ambition du théâtre à « dire le réel », elle a pour objet principal d’interroger – en considérant la mise en scène comme une langue à part entière et sans se substituer aucunement aux travaux menés par les historiens – ce que cet art du temps par excellence pourrait nous dire sur la période historique que nous traversons et ainsi, percevoir dans quelle mesure ces mises en forme par le travail de l’art suggéreraient certaines lectures du présent à même d’ouvrir des futurs collectivement appréhendables., Jury,

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  • M. Giovanni Careri (Directeur de thèse), EHESS
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  • Mme Catherine Naugrette (Co-Directrice), Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
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  • M. Laurent Berger, Université Paul Valéry Montpellier 3
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  • M. Joseph Danan, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
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  • M. Pierre Judet De La Combe, EHESS
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  • Mme Sabina Loriga, EHESS
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  • M. Arnaud Rykner, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
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  • M. Eric Vautrin, Théâtre Vidy-Lausanne
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