Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Bâtisseurs de nations. La quête d'un style national dans l'architecture Hongrie et Europe, 1850-1925

Daniel Veress

Résumé

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Avec cette thèse interdisciplinaire je voudrais contribuer à l’histoire sociale ainsi qu’à l’histoire de l’art. Elle traite des styles d’architecture nationale, autrement dit, les « styles nationaux » apparues en Europe du Nord et de l’Est entre les années 1850 et 1920. Les hypothèses et les conclusions de cette thèse se rapportent essentiellement à ces styles que je définis selon les gestes performatifs des architectes concernés de 19e et 20e siècles. C’est-à-dire, je considère un édifice comme l’exemple d’un style national s’il a été nommé en tant que tel par son architecte. La question des styles d’architecture nationale s’est trouvée au cœur des réflexions des architectes de l’Europe centrale et du Nord particulièrement pendant les trois décennies précédant la première guerre mondiale, ce qui coïncide avec ce que d’Eric Hobsbawm et de Terence Ranger appelle l’époque de la « création en masse de traditions ». L’une des conclusions générales les plus importantes de la présente analyse, qui se base sur la méthodologie et les résultats de Miroslav Hroch, est que l’intensité de la recherche des styles nationaux a été plus importante avant la fondation des Etats. Donc, sur le plan de l’architecture, la représentation des nouveaux Etats européens faisait plus de confiance aux styles architecturaux classicisants qu’au style national cherchant à exprimer des particularités ; par ailleurs, les architectes ne cherchaient pas ce dernier avec autant d’enthousiasme qu’à l’époque des empires et des mouvements nationaux. Lors de mes recherches doctorales, je suis parvenu à identifier en total trente-et-un efforts pour un style national au sein de quinze discours d’architecture nationale. Parmi ceux-ci, dix-huit efforts pour un style national et neuf discours de l’architecture nationale seront présentés en détail au sein du chapitre n° II de la version hongroise de cette thèse. Dans le chapitre n° V – et aussi à la deuxième moitié du résumé français de la thèse –, je vise à ébaucher l’histoire comparative des styles nationaux apparus dans cette partie de l’Europe, à la lumière de tous les trente-et-un styles et les quinze discours.  Les considérations liées aux formations des styles nationaux peuvent mettre à l’étude sur la base de ces principes fondamentaux : la matière de construction ; la mémoire historique ; et les traditions nationales (plus particulièrement l’héritage architectural). Il est à remarquer que le climat – répertorié dès Vitruvius comme l’une des raisons des différentes conceptions de l’architecture au niveau régional – n’est que secondaire par rapport à ces trois points de vue. Ensuite, au fil de la comparaison des styles nationaux, trois régions émergent en fonction des différentes matières de construction et des traditions inspiratrices qui correspondent aux facteurs mentionnés ci-dessus. Les particularités des styles nationaux de l’Europe du Nord sont majoritairement liées au matériau, celles de l’Europe centrale et orientale sont à la tradition populaire de l’architecture et de l’ornementation, alors que celles des Balkans à l’esthétique byzantine et orientaliste. Cette division des macro-régions se rapporte essentiellement aux principes fondamentaux évoqués ci-dessus (en italique), mais aussi au fait que les rapports (artistiques et personnels) entre les styles nationaux étaient plus étroits à l’intérieur des régions qu’en dehors de celles-ci. Néanmoins, aucune des trois régions était homogène de notre point de vue dans la deuxième moitié du long 19e siècle.

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Jury

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  • M. Eric Michaud (Directeur de thèse), EHESS
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  • M. Gabor Sonkoly (Directeur de thèse), Université ELTE Budapest
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  • Mme Fabienne Chevallier, Musée d’Orsay Paris
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  • M. Tamas Csaki, Musée de Budapest
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  • M. Gabor Czoch, Université ELTE Budapest
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  • Mme Catherine Horel, CNRS
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