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Jürgen Müller

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Jürgen Jürgen Müller

 Jürgen Müller (né en 1961) a fait ses études à Bochum, Munster, Paris, Pise et Amsterdam. Après une maîtrise d'histoire de l’art à Bochum et un doctorat d'État, il enseigne à l'université de Hambourg, en tant qu'assistant, ensuite professeur invité à Marburg, Berlin et Paris et, enfin, titulaire de la chaire d’histoire de l’art moderne à Dresde (2002-2021). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'art et le cinéma. Sa spécialisation est la Renaissance du Nord de l’Europe, le cinéma et la photographie.
Jürgen Müller participe au Programme Professeurs invités de l'EHESS, sur invitation de Giovanni Careri, CRAL/CEHTA, en avril 2022.
 
CONFÉRENCES
L'image subversive - Quatre conférences sur le Caravage
Dans la première phrase de son recueil d'essais “Morgenröte“ Nietzsche parle de son travail subversif. La métaphore de subversion s'accompagne d'une attribution de rôles. L'auteur joue avec le récepteur et s'attribue la tâche de creuser en profondeur, tandis que nous, lecteurs, nous promenons à la surface. Avec autodérision, il se décrit également comme une "taupe", qui a renoncé à son existence à la surface pour accomplir sa tâche de creuser en profondeur. 
Le point de départ de mes réflexions est le texte d'Érasme de Rotterdam, “L'éloge de la folie”, que je considère comme l'étincelle initiale de la peinture de genre en Italie chez des artistes comme Bartolomeo Passerotti, les frères Carracci et finalement le Caravage lui-même, et qui recèle une forme particulière de dissimulation iconique. Érasme critique l'Église catholique de manière extrême et parvient en même temps à minimiser sa critique. En faisant appel à l'humaniste néerlandais, je suis Ferdinando Bologna, qui a proposé une lecture érasmienne du Lombard, mais ne l'a pas développée de manière systématique. 
Dans son livre Nietzsche trouve ce fameux passage dans lequel le philosophe se révèle être un professeur de "lecture lente". Nous sommes exhortés à suivre la lenteur, à ne pas laisser passer le mot simplement parce qu'il est dit en secret. Un tel livre, écrit Nietzsche, et un tel problème ne sont pas pressés et se qualifient d'amis du Lento. Les propos de Nietzsche constituent une entrée en matière utile dans la mesure où je souhaite suivre la recommandation d'une lecture lente et l'appliquer à une vision lente. 
Mais qu'est-ce que cela peut signifier ? Voir lentement signifie se méfier de la surface et de la première impression. Les peintures du Caravage sont trompeuses parce qu'il a su faire cohabiter dans ses tableaux différentes traditions iconographiques. Nous pensons avoir identifié un certain thème ou une certaine action à faire et, au fil de notre observation, nous en découvrons un second qui contredit le premier. La périphérie se révèle être le centre. Le peintre utilise des ellipses et des métonymies, il ne fait que suggérer sa critique, comme Érasme, sans la rendre manifeste. Celui qui parle de subversion des images doit être conscient qu'il quitte le monde de l'évidence, qui veut découvrir, reconnaître et expliquer en un coup d'œil. La subversion est un travail dans le sous-sol des images. 
Les conférences présenteront et discuteront les trois œuvres de la chapelle Contarelli, ainsi que la “Décapitation de saint Jean-Baptiste” de Malte. 
 
Qui est Matthieu ? Une nouvelle interprétation de la 'Vocation de saint Matthieu' du Caravage de la chapelle Contarelli
Dans le cadre du séminaire de Pierre Antoine Fabre, Pratiques spirituelles, régimes discursifs et rapports sociaux.

Lundi 4 avril 2022, de 12H30-14H30  -Bâtiment EHESS-Condorcet (Salle 25-B),  2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

Depuis qu'Andreas Prater a demandé dans son article de 1985 "Qui est Matthieu ?" et qu'il a identifié le jeune homme riche comme l'évangéliste, un débat houleux a eu lieu dans la recherche. L’exposé montre pour la première fois le modèle imprimé qui doit être présupposé pour la représentation de la 'Vocation de saint Matthieu' par Caravage et révèle en outre une reprise de motif de Michel-Ange pour le tableau de Caravage qui n'avait pas été découverte jusqu'à récemment. Ces découvertes iconographiques constituent la base d'une réinterprétation du tableau qui, contrairement aux analyses existantes, s'accompagne d'une interprétation politique et fait du peintre un critique de la piété picturale de la Contre-Réforme.
 
 Le baptisé en tant qu'assassin. Une nouvelle interprétation du tableau du Caravage. Le martyre de l'apôtre Matthieu de la chapelle Contarelli
Dans le cadre du séminaire de Giovanni Careri, Histoire et théorie de l'art et des images. 

Mercredi 13 avril 2022, de 10H-13H - INHA (salle Benjamin), Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Il s'agira d'établir une nouvelle interprétation iconographique du tableau 'Le martyre de l'apôtre Matthieu', dans laquelle le martyre est considéré comme un problème de représentation. Une brève présentation des interprétations existantes est suivie d'une description formelle et d'une détermination du meurtrier comme 'clavis interpretandi' caché du tableau, ce qui conduit à une nouvelle évaluation de l'action qui se déroule. L'aspect de la contribution concerne ici moins les modèles du peintre que sa critique implicite du culte catholique des images et de son traitement de l'idée du martyre.
 
Le livre ouvert. Le tableau d'autel du Caravage "L'inspiration de l'évangéliste Matthieu par l'ange" dans la chapelle Contarelli et la lecture laïque de la Bible.
Dans le cadre du séminaire commun du CEHTA

Jeudi 14 avril 2022, de 10h à 12h - INHA (salle Benjamin), 2 rue Vivienne, 75002 Paris.

Dans le tableau d'autel du Caravage "L'inspiration de l'évangéliste Matthieu par l'ange", on pourrait presque ne pas voir le livre sur la table, tant l'acte d'inspiration par l'ange est spectaculaire. Et pourtant ce livre peu spectaculaire s'avère être le véritable protagoniste du tableau.
 
"Ouvrez les portes !" La décapitation de Jean-Baptiste par Caravage dans une nouvelle interprétation.
Dans le cadre du séminaire de Giovanni Careri, Histoire et théorie de l'art et des images

Mercredi 27 avril 2022, de 10h-12h - INHA (salle Benjamin), 2 rue Vivienne, 75002 Paris

L’exposé a pour but de proposer une nouvelle interprétation de l'iconographie de la "Décapitation de Jean-Baptiste" du Caravage, développée à partir des faits décrits par le tableau. Le contexte biographique dans lequel il a été créé a déjà été expliqué en détail dans la recherche et n'est pas remis en question ici. Il s'agit plutôt d'apporter des éléments supplémentaires à la recherche iconographique et d'ouvrir ainsi une nouvelle discussion. La nouvelle interprétation se base sur la signature sanglante, qui était jusqu'à présent au centre de toutes les interprétations, sans toutefois jamais être considérée dans le contexte de ce que l'on voit concrètement dans l'image.
 
 
 

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