Leïla Baracchini

Docteur

Leïla Baracchini est anthropologue, docteure de l’Université de Neuchâtel et de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Lauréate du prix de thèse du Musée du quai Branly – Jacques Chirac 2019.

SUJET ET DIRECTION DE THÈSE

Sujet : Quand l'art vient à D'kar : émergence et production d'un art san contemporain

Directeurs de thèse : Nathalie Heinich et Philippe Geslin

Thèse Soutenue le 18 mars 2019 à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris en cotutelle avec l'Université de Neuchâtel (Suisse).

RÉSUMÉ DE LA THÈSE

Quel(s) discours une ethnologie peut-elle porter sur des objets d’art ? Qu’est-ce qu’une sociologie de l’art appliquée à une production artistique "non-occidentale" ? Ou plus précisément encore comment faire une ethnologie d’un art san contemporain ? Partant de ces questionnements, cette thèse ouvre à une réflexion sur les opérations nécessaires à la création d’un art san contemporain et sur les conditions et les enjeux d’une expression ethnographique sur l’expression d’autrui en contexte postcolonial.Basée sur une ethnographie du Kuru Art Project, seul atelier d’art san contemporain en activité au moment de cette étude, cette thèse retrace les réseaux de relations qui participent, ou ont participé, à l’émergence puis à l’existence de ce projet d’art à D’kar, un village du district de Ghanzi (Botswana). Au travers de l’étude des mouvements circulatoires inhérents à la création et à la diffusion d’un art san contemporain, Quand l’art vient à D’kar raconte l’histoire complexe de l’introduction du concept d’art à D’kar et de la transformation de ces peintures et gravures en un mouvement artistique désigné dès 1991 sous le nom d’art san contemporain. En empruntant des outils théoriques et méthodologiques issus de la sociologie de l’art, de la sociologie de la traduction et de la socio-anthropologie du développement, ce travail s’attache à décrire les pratiques et les discours engagés dans la production quotidienne d’un art san contemporain, au travers d’une analyse : des modalités et des effets de l’introduction du concept d’art à D’kar (sous l’angle du transfert de connaissance) ; du passage du non-art à l’art (au travers du concept d’artification) ; et des conditions quotidiennes entourant la production individuelle de ces objets (par le biais du suivi d’une trajectoire artistique particulière). Enfin, cette thèse développe une réflexion sur les manières d’élaborer une ethnographie qui tienne compte des asymétries dans les moyens d’expression et qui, ce faisant, essaie en même temps de contourner ces structures relationnelles. Elle invite ainsi à repenser l’écriture, en menant une réflexion sur les enjeux et les modalités de production d’un discours non seulement sur l’image, mais aussi sur l’image de l’Autre en contexte postcolonial et plus précisément sur cette catégorie d’objets particuliers circulant sous le nom d’art san contemporain.

 

 

 

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