Type d'événement, date(s) et adresse(s)Exposition
Du à 8h au à 15h.
LaM - Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, 1 allée du Musée, 59650

Agnès Thurnauer. A comme Boa

Agnès Thurnauer. A comme Boa

Née à Paris en 1962, l'artiste franco-suisse Agnès Thurnauer développe depuis les années 1980 un travail pictural et sculptural qui explore notamment les relations entre espace et langage avec un rapport très sensible à l’écriture, qu’elle pratique presque quotidiennement. Au départ de l’exposition il y a la rencontre entre Agnès Thurnauer et le tableau de Pablo Picasso Nature morte espagnole, Sol y Sombra, l’un des chefs-d’œuvre de la collection du LaM. Devant cette nature morte cubiste à l’espace déconstruit, devant les mots qui s’y trouvent morcelés, Agnès Thurnauer a souhaité engager une réponse en partant de ses propres lettres fragmentées répandues dans l’espace : les Matrices. Elle a utilisé pour la première fois le verre pour les réaliser. L’œuvre, qui reprend la couleur violette présente à l’arrière-plan du tableau de Picasso s’intitule River Tongue et constitue le point de départ de l’exposition. Avec le verre, l’artiste explore l’intériorité de la lettre et la plasticité du langage, ses modulations et, parfois, ses troubles.


Placée sous le signe de la poésie, l’exposition reprend le titre d’un livre qu’Agnès Thurnauer a publié avec Tiphaine Samoyault et que celle-ci avait intitulé A comme Boa, dans lequel des photographies de Matrices conversent avec un ensemble de poèmes de l’autrice. Fondamental dans l’œuvre d’Agnès Thurnauer, ce dialogue entre langage et image se retrouve tout au long du parcours où la lettre se fait peinture, sculpture, architecture sonore et devient même un espace à arpenter. C’est ce que l’artiste appelle la « corporéité » du langage : la lettre et le mot apparaissent comme des espaces physiques que le corps peut expérimenter et habiter, jusqu’à une immersion totale, comme dans l’installation qu’Agnès Thurnauer a spécialement créée pour l’exposition. Intime, le voyage proposé par l’artiste fonctionne comme une invitation : pour elle, habiter le langage c’est s’ouvrir à l’autre.


Commissaire général
Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM


Commissaire
Grégoire Prangé, coordinateur de la conservation et des éditions au LaM


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