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Anne Lafont est lauréate de la première promotion de la nouvelle résidence d'artistes et de chercheurs Villa Albertine

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Harold Fisk, Carte du fleuve Mississippi, 1944.

Anne Lafont, historienne de l’art à l’EHESS rattachée au Centre de recherches sur les arts et le langage-CRAL/CEHTA, est lauréate de la première promotion de la nouvelle résidence d'artistes et de chercheurs de la France aux Etats-Unis : la Villa Albertine. Ce projet a été initié dans le cadre d’un partenariat avec Mathieu Potte-Bonneville, directeur du département Culture et création au Centre Georges Pompidou, dans le prolongement du cycle d’Anne Lafont Afrotropes, présenté en février 2021.

Présentation du projet de résidence

Anne Lafont souhaite saisir l’occasion de cette résidence pour prolonger une enquête sur l’espace figural de l’Atlantique noir et envisager dans quelle mesure il y a une histoire d’un certain nombre de motifs, de tropes, d’afrotropes, à l’intersection des histoires noire, américaine et française depuis la période coloniale.

Elle se propose de prendre deux figures iconiques qui agissent en pendant : Marie Laveau (Femme de couleur de la Nouvelle Orléans, 1801-1881) et Jean-Baptiste Point du Sable (originaire de Saint-Domingue et fondateur de Chicago 1745-1818) car le croisement de leurs vies et de leurs fortunes iconographiques respectives met en tension la question de l’image, de l’histoire, de l’art et de la mémoire, du public et du privé, du genre, de la célébrité et de l’effacement.. dans l’émergence et la conceptualisation de l’Atlantique noir.

Dans ce projet, l’échelle de l’enquête historique est celle de l’exceptionnalité, dans le sens qu’elle prend délibérément deux destins singuliers et emblématiques comme points d’ancrage d’une histoire américaine où l’expérience française est noire ; où les avatars de la culture et de la société française d’Amérique après la vente de la Louisiane par Napoléon en 1803 sont ceux de descendants d’esclaves et de métis qui ont importé sur les bords du Mississipi l’expérience noire de la colonie de Saint-Domingue.

En prenant pour point de départ ces deux destins, aux deux extrémités du fleuve Mississipi, Anne Lafont souhaite solliciter des personnalités d’aujourd’hui qui ont intérêt à leurs figures. L’idée serait d’en faire le fondement d’une écriture historique alternative, celle qui stratifie, croise, fait s’entrechoquer les histoires plutôt qu’elle ne tranche dans la quête d’un récit initial et unifié. Ce serait l’écriture littérale d’une histoire plurielle, dont il faudrait d’ailleurs trouver la forme, et où l’écoulement du temps sur trois siècles serait une source plus encore que la quête d’un temps originel, dépouillé des mémoires. Pas nécessairement une contre-histoire, ni une contre-archéologie, plutôt une histoire-boule de neige, autrement dit exponentielle et grégaire, qui s’épaissit chemin faisant, qui assume la métamorphose du motif premier, et en fait même l’objet fondamental de son projet.

A propos de la résidence

Créée par le ministère français des Affaires étrangères, et soutenue par le ministère de la Culture, la Villa Albertine propose un modèle original de résidence d'artistes dans lequel les résidents choisissent le lieu le mieux adapté à leur travail dans le pays d'accueil. Présente dans dix grandes villes américaines, la Villa Albertine vise à favoriser des résidences d'exploration approfondie pour les artistes, les penseurs et les professionnels de la culture issus de toutes les disciplines créatives. Au cours de son année inaugurale, la Villa Albertine accueillera 80 résidents pour des résidences personnalisées d'un à trois mois.

Lieux de la résidence

La résidence se déclinera en plusieurs villes et lieux : New York, la Nouvelle Orléans, Chicago, le Mississipi.

En savoir plus

 Villa Albertine

Page d’Anne Lafont sur le site de la résidence d'artistes

Afrotropes, feuilleton d’Anne Lafont, Centre Pompidou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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